Une trilogie qui avait mal commencé, une trilogie qui m’a fait exulter de joie, une trilogie qui m’a embarquée dans une lecture commune de l’enfer avec deux potines croquantes comme des criquets,
BREF.
Le Puits des Mémoires de mon nouveau chouchou-doubitchou Gabriel Katz fût un petit plaisir sous la couette, qui ne se boude pas et happe ta petite personne dans les fins fonds de la nuit.
« Comment ? Pourquoi ? D’où ? Qu’est-ce ? », vous demandez-vous.
Et vous avez bien raison. Car le pataquès qu’est cette histoire dans laquelle s’est embourbé un trio de gars amnésiques est un véritable panier à salade.
Commençons
Trois hommes se réveillent dans un convoi arrêté sur le flanc d’une montagne, leurs gardes gisant avec leurs chevaux une dizaine de mètres plus bas. Petit problème : ils ne savent ni ce qu’ils font là, ni qui ils sont. Nils, Olen et Karib (prénoms qu’ils se sont donné faute de mieux) se retrouvent pris en chasse comme des criminels par un groupe de cavaliers surentraînés venant des Terres de Cristal (=> le genre à te défroquer en un tour de piste, nous dit-on).
C’est ce que va raconter le tome 1, La Traque : trois fugitifs amnésiques à la recherche de leur passé et d’un endroit sûr où se planquer.
Et c’était un peu chiant.
Avec June qui m’a rejointe dans la lecture, on s’est parfois regardées (virtuellement) l’air dubitatif.

Où était donc le dynamisme de Katz ? Où étaient les révélations chocs, les cliffhangers à chaque chapitre qui te font bouffer un bouquin katzien en 24h ?
Où était le fun mes amis ?
OÙ ?
Avare en révélations, un worldbuilding flou, avec une mécanique un peu barbante de « on change d’endroits tous les 3 chapitres, on se met bien tranquille puis boum re-changement car les méchants débarquent », méchants d’ailleurs qu’on a eu du mal June et moi à identifier et à mémoriser tellement ils se ressemblaient (y a quand même un albinos dans le lot, ça aurait du aider), l’ennui et la déception m’ont prise assez vite.
Je vous cache pas que j’ai fini le bouquin en zigzaguant entre les lignes, pressée d’en finir et de ne plus jamais en entendre parler.
Mais !
Tout d’un coup, voilà qu’une Plouf est apparue et m’a chuchoté « HEY MACHINE ! Paraît que la suite est sympa, on se la fait ? »
Pas bégueule ni rancunière par le premier tome, j’ai fait signe à June qu’on était partie pour le second round avec Le Fils de la Lune.
Et oh mazette, ô flûte à bois,
Que c’était bon !
On a dévoré la machinerie en deux cuillerées à pot le week-end de Pâques, c’est dire.
De révélations de dingues en révélations de fifou sur nos trois larrons en fuite qui ont changé la donne du tout au tout, nous avons été embarquées dans des péripéties et des rebondissements à faire suer la plus ardente fan obsessionnelle que je suis au fond de moi.
Voilà que le récit s’étoffe, que le rythme s’enclenche, qu’enfin la papatte de Katz qui m’avait tant plu dans Aeternia s’active pour faire péter les enjeux dramatiques et… les célèbres cliffhangers qui te hérissent le poil.
Même si le worldbuilding reste assez convenu et peu marquant, on s’attarde sur Karib, Olen et Nils et on s’attache énormément. Car leur amitié et les péripéties qui les unissent est le plus gros atout de cette trilogie et ce malgré leurs différences notoires : Karib aux étranges pouvoirs qu’il ne maîtrise pas est le diplomate pacifique de la bande ; Olen, le beau gosse joviale au coeur d’artichaut fait trembler les jupettes des jolies filles ; Nils le taciturne amoureux des chevaux est doué avec ses couteaux. Trois gars que tout oppose et au passé si incongru que seul un complot d’une ampleur astronomique a pu réunir.
Qui a bien pu vouloir effacer la mémoire de trois hommes si différents ? Pour quelles raisons ? Et qui se cache derrière la mystérieuse troupe d’élite des Terres de Cristal ?

Une conclusion en demi-teinte.
Comme une bonne vieille season finale en somme, le troisième et dernier tome, Les Terres de Cristal, a la difficile tâche de non seulement poursuivre l’aventure mais également de la clôturer. Et c’est là où mon avis a différé de mes co-pilotes, June et Plouf. Après un crescendo d’émotions dans le tome 2, je m’attendais à un dernier tome pétaradant, bouquet final, feu d’artifice et tout le tsouin-tsouin.
Well…
Le rythme ralentit, les personnages font un peu du surplace, attendent au coin de la cheminée à côté d’une belle assiette de sucreries alors que, bon, c’est la dernière ligne droite pour dévoiler enfin le terrible complot qui les entoure depuis le début et de poursuivre le Villain-qui-écorche-vif-des-personnes-humaines. Y a peut-être, je ne sais pas, de quoi se secouer le bananier, NON ?
C’est à ce moment-là, si proche de la conclusion, que j’ai un poil décroché (et Game of Thrones venait de reprendre à ce moment là en plus… mes excuses messires), la re-déception guettait à ma porte.
Parce que voilà. Quand tu me montes la sauce comme une mayonnaise, j’attends de mon côté un petit festin (avec des crevettes grises, des langoustines, des pinces de crabe, la TOTALE), bref je salive d’avance à l’idée du gueuleton que je vais me prendre dans la poire.
Mais ça n’arrive pas vraiment, le flan fait « POUF » avec un peu de fumée et s’effondre sur quelque chose de bon mais franchement moins extraordinaire que ce qui avait été promis.
À travers mes métaphores culinaires, je pense que vous l’avez compris, j’ai été un peu « mwé » sur une fin que j’attendais canon.
D’où que j’en suis à me demander si finalement le style de Katz qui repose pour beaucoup sur des rebondissements et sur une tchatche percutante et insolente ne serait pas le problème au final : un système qui s’effondrerait dès que les enjeux doivent se terminer, quand il n’y a plus de cliffhanger à mettre dernière le point d’interrogation.
Mais ne nous cachons pas,
Tout ça, ça reste fort sympathique dans son ensemble.
Ensemble d’ailleurs qui devrait, à mon humble avis, se lire comme un seul et unique roman : déjà parce qu’il n’y a aucune coupure temporelle entre les tomes, ça commence là où le précédent finit. Et ça évitera de se trouver face à ce premier tome rébarbatif très (trop) introductif pour être un livre à lui seul et au risque du coup de louper une chouette histoire.
Autre recommandation : assurez-vous d’avoir de quoi à manger à côté de vous. Ça parle de bouffe TOUT LE TEMPS et ça donne faim. Karib, Olen et Nils ont l’âme de vrais Hobbits.
Hahaha quelle chronique ! Bon je t’avoue que je n’ai pas très envie de sauter le pas, mais saches que tu m’as donné la fringale crevette mayo ! Pas bien Mimine, pas bien !
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Ouais j’ai eu faim en écrivant ces lignes, je t’avouuuue.
Dis-toi que si un jour tu veux te lire de la Fantasy sympa pas prise de tête, « Le Puits des Mémoires » est extra pour ça !
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C’te saga en montagnes russes j’ai l’impression !
Je tenterais bien du Gabriel Katz mais p’tête plus avec Aeternia ou La Part des Ombres ?
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To-ta-lement ! Alors « La Part des Ombres » d’après ce qu’on m’a dit, ferait des ponts (légers) avec ses précédentes sagas (Aeternia et Le puits des M.). Aeternia est très sympa à lire (et il n’y a que deux tomes, ce qui est sympa).
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Aeternia ce sera donc. Merci Chaton !
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Je partage entièrement ton avis sur un cycle avec d’agréables péripéties malgré quelques facilités scénaristiques, mais une fin en demi-teinte…
Je lirai tout de même avec plaisir d’autres romans de cet auteur.
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Oui pareil ! J’aime cette fantasy entraînante et pas prise de tête, ça reste de très bons moments de lecture ! Je me demande si je ne vais pas tarder à me faire La Part des Ombres d’ailleurs ^^
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Plutôt d’accord avec toi, même si je n’ai pas autant ressenti les longeurs autant que toi. Le second tome est vivifiant!
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C’était trooooooop biiiiiiien lalalalalalala !
Maintenant j’ai juste trop envie de lire les autres romans du monsieur avec vooooous ♥
Merci pour ta chronique, toujours aussi fabuleuse !
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Oh oui ! Une nouvelle LC Katzienne yipikaï !
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Le T2 c’est le meilleur autant pour bien rigoler que pour le cliffangher de malade
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Carrément !
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Je vais faire comme si que j’avais pas lu ton avis (le grammaire approximative de ma fille déteint, ne faites pas de gosses, ça ruine les neurones) et garder que celui de Plouf en tête (j’ai pas encore lu celui de June). Parce que je l’ai déjà dit, mais j’ai eu la trilogie pour mon anniversaire, et j’ai trop envie de me lancer.
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Bonne lecture aloooors ! :D
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Pour le moment, cette trilogie reste ma préférée de notre chouchou Katz. Mais, je te rejoins sur le tome 2, trop d’la balle quoi! Par contre, quand je l’ai lu, le tome 3 sortait un an après et avec le cliffhanger de ouf…
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Je crois que j’ai jamais autant ri en lisant un livre que depuis qu’un certain héros du Puits des Mémoires s’est frotté le cul avec des feuilles à thé et une conviction à tout péter – j’étais irrécupérable ce jour-là, ça fait trois ans et je m’en souviens toujours ! :-D.
J’ai adoré cette saga, pas la meilleure de tous les temps, mais un super moment quand même !
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Ca nous a aussi bien bien marqué les feuilles de menthe soit disant magiques, je te rassure xD (on s’en est toujours pas remise d’ailleurs)
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