Comme dirait un Dragon qui aurait pris sa petite dose de crack : GOOOOD MOOORNING ! Levée ce matin comme une fleur alors que Mimine a 4 heures de sommeil au compteur, (j’ai envie de dire EXPLOIT), j’ai décidé d’écrire une bonne fois pour toute le billet, et après on en parle plus, de Je sais pas de Barbara Abel. Mes pioupious, c’était très mauvais, sachez-le.
Une sortie scolaire tourne mal lorsque l’une des enfants, Emma 5 ans, disparaît dans la nature. Quelques heures plus tard, après que les policiers soient arrivés, Emma refait surface, épuisée. Seulement voilà, sa maîtresse d’école, partie à sa recherche, n’est toujours pas revenue…
Le pitch de départ, s’il est plutôt basique, est assez efficace, car les 200 premières pages passent crème. Nan, faut être honnête, on est très vite plongé dans l’histoire grâce à l’atmosphère qui se met en place à travers les portraits des principaux protagonistes. La petite Emma, par exemple, du haut de ses cinq ans, est bizarre. Ses réactions et les difficultés qu’elle rencontre avec sa maîtresse d’école Mylène posent les bases d’un bon thriller psychologique et l’enfant, cette saleté repoussante, est parfaitement bien mise en valeur par son côté petite-fille-bien-creepy. La disparition et la panique générale qui en découle sont plutôt bien orchestrées. C’est rodé comme sur du papier à musique. Rien à dire.
C’est après que ça se gâte.
Après que la gamine ait été retrouvée, le deuxième mystère de la disparition de la maîtresse d’école remplace le premier. Où est-elle passée ? Est-elle responsable oui ou non de l’absence d’Emma, perdue dans la forêt pendant plusieurs heures ? Face aux questions des enquêteurs et de ses parents, Emma est fermée comme une huître, répondant inlassablement par un « Je sais pas » laconique. Très rapidement, le lecteur sait où est Mylène, devenu témoin silencieux des événements et obligé de regarder (lire) l’agitation des policiers et du père de Mylène dans leurs recherches.
Or voilà, si le parti pris aurait pu être intéressant, l’intérêt s’essouffle bien vite car le récit est finalement très convenu. On enfile les perles, on enfonce des portes ouvertes et ce qu’il devrait être une histoire pleines de tensions dramatiques est en réalité un gloubiboulga plat et sans saveur. Les stéréotypes s’enchaînent (les deux figures paternelles, dénuées de nuances et de subtilités émotionnelles, parce que… ce sont des hommes, les femmes de faibles victimes sous le joug des hommes, et cetera et cetera) et la platitude des dialogues et des émotions décrites plombent le récit et sa crédibilité. Même le dénouement qui se veut spectaculaire n’arrive pas à sauver le bateau du naufrage.
Parce qu’on en parle des personnages qu’on aimerait taper très fort ou bien ?
Car c’est vraiment le gros point faible de Je sais pas. Ils sont TOUS insupportables. Y en a pas un pour racheter l’autre. Que ce soit les parents d’Emma, Camille et Patrick, couple dysfonctionnel dont les paroles et les actes sont plus what the fuck les uns que les autres ; Mylène, maîtresse d’école, dont l’aspect « victime de la vie » est particulièrement agaçant ; ou le père de Mylène, Étienne, une brute épaisse ayant du mal à gérer ses émotions, l’envie de les claquer se fait de plus en plus fort, à mesure que nous faisons connaissance. Seul l’inspecteur de police, le seul à avoir les idées plutôt claires et des réactions compréhensibles a su me toucher dans un sens. En même temps, je ne pouvais que m’identifier à lui tellement notre désir mutuel de vouloir taper les personnages était prégnant. J’ai même cru, à moment donné, qu’il allait vraiment gifler la petite Emma et ses parents. En tout cas, moi j’en mourrais d’envie.
Au fil de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle avec d’autres thriller psychologiques que j’ai lu. Les Apparences de Gyllian Flynn, La Fille du train de Paula Hawkins et même Carthage de Joyce Carol Oates ont ce point commun d’avoir des personnages antipathiques, un peu louches et une psychologie qui peut être parfois sujet à caution. Malgré tout, j’ai toujours trouvé quelque chose « d’admirable » ou d’humain dans ces romans où je comprenais parfaitement les réactions des personnages, aidée aussi par une écriture bien affutée. Ici, ce n’est clairement pas le cas.
Autant vous le dire franchement, jamais un roman ne m’aura autant hérissé les poils ni ne m’aura autant provoqué de spasmes nerveux au fond de mon lit. Je vous quitte là parce que Mimine va aller enfiler ses bottes et son K-way, prendre sa pelle et trouver un parc où elle ira, sous un arbre, enterrer ce bouquin.
Oups….
Je suis navrée. Pour moi, même sans être le thriller du siècle, ça m’avait bien secoué (ça vaut pas un Flynn, c’est clair). J’aime bien les personnages qu’on aime pas, en fait, ça ne me dérange pas.
Bon, je vais arrêter de conseiller des bouquins, moi :p
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Mais naaaan ma citrouille ! C’est le jeu ma pauvre Lucette ;) Moi après j’suis une difficile, hein. Un rien peu me faire dérailler.
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De Barbara Abel, j’ai lu « derrière la haine » qui m’avait particulièrement plu, ensuite j’ai enchaîné par « Après la fin » (la suite) et là je commençais à sentir que ce genre n’était pas pour moi. J’ai enfoncé le clou avec « L’innocence des bourreaux » que j’ai terminé en diagonale. Non, non, et non, Barbara Abel n’est pas pour moi. Et ton avis conforte mon impression!
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Bon, je vais passer mon chemin alors!
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hmm je suis intriguée du coup, ce livre est dans ma WL depuis une éternité, je n’ai pas encore osé l’acheté, et maintenant j’hésite encore plus ^^
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J’avoue moi je regrette de ne pas avoir attendu la version poche pour éviter de me taper le prix fort du broché. Ce qui a certainement joué aussi sur mon ressentiment envers ce livre. Après, à toi de faire ta propre idée :)
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Deuxième avis plus que partagé sur les personnages que je lis.
Ce sera donc un gros NOPE pour moi, les têtes à claques j’en croise assez dans la vraie vie, pas besoin de me les farcir en plus dans mes lectures xD
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Et ben je vais éviter de le noter sur ma WL celui-ci !
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J’avais lu « Derrière la haine » et « Après la fin », et si j’avais en soi bien aimé ces deux lectures, il y avait un je-ne-sais-quoi qui m’empêchait d’être complètement emballée. Ca me semblait pas complètement abouti, peut-être que le style d’écriture était trop lisse et basique pour le genre d’horreurs qu’elle essayait de nous raconter, je n’ai pas vraiment réussi à mettre le doigt sur ce qui me gênait mais j’avais déjà l’impression que je ne me tournerais plus forcément vers cette auteure. Et ton avis ne m’étonne pas vraiment, du coup !
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Je pense que c’est effectivement l’écriture le problème, car l’histoire en elle-même est assez originale et intéressante si on prend du recul. Mais moi le style, c’est pas passé du tout du tout.
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Dommage que ça ne l’ait pas fait! Pour ma part, j’ai également détesté les personnages (rhaa cette satanée gamine!) mais comme j’aime bien les personnages têtes à claques, ça ne m’a pas vraiment dérangée…
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En fait j’aime bien les personnages pas sympas, comme je le disais pour les livres que j’ai cités. Les héros ou personnages antipathiques, j’aime beaucoup mais faut que l’écriture derrière tienne la route. Le problème que j’ai rencontré c’est surtout avec le couple Camille et Patrick. Leurs réactions, leur façon de se comporter étaient tellement hallucinante. Franchement comment peut-on se comporter comme Patrick sans que personne se pose des questions ? C’est pas possible, on le voit bien qu’il y a un truc pas net. De même que les parents qui refusent la convocation de la police sans que l’inspecteur dise quoique se soit… Enfin, bref, pour moi ça manque clairement de subtilité et de crédibilité là-dessus, c’était au-dessus de mes forces. :)
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Clairement, Mimine n’est pas d’humeur choucarde après une lecture pareille. Tiens, je te prête ma pelle ma Mimine.
{Ps : comment ça « un Dragon qui aurait pris sa petite dose de crack » ?! » C’est sans alcool madame ! Je fais ça à jeun… Et c’est peut-être bien le problème !}
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Oh oui, il m’a bien fallu un demi-litre de thé pour m’en remettre ;) Et du coup t’es sûre qu’il y a rien dans le tien ? Parce que j’commence à me poser des questions :p
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Ahhh me sens moins seule ;)) on en avait parlé sur insta mais j’approuve !
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Arf, j’ai acheté le poche « Derrière la haine » et déjà qu’il moisissait au fond de ma PAL… M’enfin j’essayerai un de ces quatre tout de même. Par contre celui-là, c’est non, c’est sûr. Les personnages têtes-à-claques ça ne me dérange pas, mais si c’est mal ficelé, alors… si. Merci pour le déconseil Chaton ! Et je te prescris une tisane et un bon bouquin pour te remettre de cette vilaine gueule de bois livresque.
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Et les personnages qui sont tellement insipides que tu as juste envie de jeter le livre par la fenêtre faut qu’on en parle TT J’avais découvert ce livre en librairie, j’avais jeté un petit coup d’oeil mais sans plus, j’ai eu raison de le reposer sur l’étagère alors !
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J’avais bien aimé, à part effectivement le côté les-femmes-sont-des-victimes et les-hommes-de-gros-méchants. Mais j’avais été surprise. Et j’avais bien aimé le côté hyper malsain. Mais effectivement, ils auraient tous mérité 2-3 claques.
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